Relaxés à Bordeaux : six prévenus poursuivis pour traite d’êtres humains acquittés par le tribunal correctionnel
Publié le 27 mars 2025 – Bordeaux. À l’issue d’un procès de deux jours devant la première chambre correctionnelle du tribunal judiciaire de Bordeaux, six personnes accusées de traite d’êtres humains ont été relaxées ce jeudi 27 mars. L’affaire concernait une trentaine de travailleurs saisonniers marocains employés dans des conditions jugées indignes dans le Sud-Ouest.
Une affaire de traite d’êtres humains dans le Sud-Ouest
Au cœur du dossier : un couple franco-marocain résidant en Gironde, soupçonné d’avoir dirigé un réseau de recrutement de travailleurs agricoles marocains. Ces derniers étaient embauchés dans des exploitations situées entre le Lot-et-Garonne et la Gironde, notamment à Damazan et Aiguillon.
Selon les plaignants, les ouvriers devaient verser des sommes importantes à un intermédiaire pour obtenir un emploi, avant d’être logés dans des conditions qualifiées d’« indignes ».
Un procès au tribunal judiciaire de Bordeaux marqué par des nullités de procédure
Durant les débats, les avocats de la défense, dont Maître Nadjet Zaghrir, ont dénoncé de nombreuses irrégularités dans l’enquête. Le tribunal a accordé plusieurs nullités concernant des auditions menées par les gendarmes, notamment celles traduites par un interprète également président d’une association d’aide aux travailleurs marocains, créant un conflit d’intérêts manifeste.
Une relaxe générale prononcée malgré les réquisitions
La veille, le procureur de la République de Bordeaux, Pierre Arnaudin, avait requis trois ans de prison ferme contre la dirigeante girondine, et deux ans contre son époux. Le parquet avait également demandé un mandat de dépôt. Finalement, tous les prévenus ont été relaxés, y compris ceux placés en détention provisoire depuis décembre dernier.
Réactions des avocats et perspectives d’appel
Me Alexandre Novion, avocat de la défense, a salué « le soin pris par le tribunal » pour analyser les témoignages. « Ce dossier était un patchwork manquant de cohérence », a-t-il commenté.
Pour Me Nadjet Zaghrir, avocate au barreau de Bordeaux : « Ce verdict est important pour éviter de décrédibiliser les véritables victimes de traite d’êtres humains. »
Le parquet de Bordeaux dispose de dix jours pour faire appel de la décision.
Maître Nadjet Zaghrir, avocate pénaliste à Bordeaux
Inscrite au barreau de Bordeaux, Maître Nadjet Zaghrir intervient régulièrement dans des dossiers complexes en matière de droit pénal, de traites d’êtres humains et d’infractions graves. Elle défend les prévenus avec rigueur et humanité, notamment dans des affaires à fort impact médiatique.
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Article original : Jean-Charles Galiacy